Période de ségrégation
La guerre de Sécession qui opposa le Nord et le Sud des États unis dès 1861 juste après l’élection d’Abraham Lincoln dura quatre longues années.
Durant ce laps de temps, les précurseurs de la liberté et partisans de l’esclavagisme se livrèrent une lutte sans merci pour défendre, chacun leurs intérêts. Une ambiance de délation, d’infamies, qui laissa dans tout le pays des traces indélébiles. La discrimination envers les noirs s’accroît malgré le fait que leurs droits s’étendent petit à petit et que leur émancipation semble acquise depuis le 6 décembre 1865. Dans ce climat de haine, le président Lincoln perdra la vie, assassiné par ses détracteurs, et c’est Johnson qui débutera la période plus que chaotique de la reconstruction.
Les actes de violence envers les noirs ne cessent alors d’augmenter, des horreurs sont perpétrées aux quatre coins du pays, la violence et la barbarie sont le quotidien des populations du sud. Le Klu Klux Kan sévit, s’appuyant sans vergogne sur les lois « Jim Crow » qui distinguent les citoyens selon leur appartenance à une race, instaure le principe hypocrite de "séparés mais égaux".
Les mentalités sont difficiles à changer. Des siècles d’asservissement ont définitivement scindé les uns et les autres. La méfiance, l’hostilité, les menaces, l’intimidation continuent de se propager entretenant les préjugés racistes quant à la prétendue infériorité des noirs. Les mariages mixtes sont interdits, noirs et blancs sont séparés dans les transports, dans les lieux publics. Pire les droits des Noirs sont bafoués, ils sont scandaleusement lésés sur bien des plans. Sans omettre les punitions, les lynchages et les exécutions sommaires qui ont régulièrement lieu dans des lieux tenus secrets par l’organisation.
Ces lois Jim Crow seront abolies en 1960, jugées anticonstitutionnelles, et le racisme sera dénoncé ouvertement dans les mois qui suivirent par tous. Des hommes s’élevèrent enfin pour porter la parole des noirs et de toutes les races opprimées à travers le monde, anonymes, politiques, chefs d’État. Bien des années plus tard, en 2003, la gouvernance américaine de Bush présentera ses excuses au nom de son pays pour la pratique honteuse de l’esclavagisme, tandis que le Sénat adoptera une résolution symbolique en 2009 pour la cruauté, l’injustice et l’inhumanité imposée aux personnes de race noire. Il n’empêche que cette période trouble a marqué douloureusement et définitivement les esprits.